• Un quart des employés serait enclin à changer d’emploi pour obtenir la possibilité de composer un package salarial personnalisé.
  • L’équilibre entre travail et vie privée est la principale motivation pour envisager un nouvel emploi.
  • Un employé sur 6 envisage de se lancer comme indépendant ou comme freelance.

Une étude menée pour le cabinet de recrutement spécialisé Robert Half révèle que plus d’un jeune employé sur 4 (< 34 ans) songe à travailler comme indépendant ou freelance. La principale motivation ? Être son propre patron et bénéficier d’une plus grande flexibilité. L’enquête montre également que l’employé belge recherche plus de souplesse en matière d’horaires et de lieu de travail, mais aussi de rémunération. « En phase de pénurie sur le marché du travail, les entreprises peuvent faire la différence sur le plan de la flexibilité », affirme Joël Poilvache, Director de Robert Half.

Le cabinet de recrutement spécialisé Robert Half a enquêté sur l’idée que se font les employés belges du travail. La principale conclusion de l’étude est qu’offrir plus de flexibilité permet d’attirer davantage de talents.

Les entreprises peuvent se différencier essentiellement sur le plan de la rémunération flexible. L’étude montre qu’un quart des employés (25 %) seraient enclins à changer d’emploi s’ils se voyaient proposer ailleurs un poste similaire, assorti de la possibilité de composer une partie de leur propre package salarial.

Le plan de rémunération sur mesure, ou « plan cafétéria », a gagné en popularité ces dernières années. Cette formule permet aux travailleurs de renoncer à une partie de leur salaire brut pour d’autres formes de rémunération. Cet aspect est particulièrement important pour les employés de moins de 34 ans : 1 sur 3 (33 %) envisage un nouvel emploi en échange d’une rémunération flexible, contre 1 sur 4 (25 %) pour les employés âgés de 35 à 54 ans et 1 sur 10 (10 %) pour ceux de plus de 55 ans.

En marge de la rémunération flexible, les employés belges aspirent également à une flexibilité accrue. Ceux qui envisagent un nouvel emploi ne placent le salaire et les avantages extralégaux qu’au troisième rang (61 %), après l’équilibre entre travail et vie privée (71 %) et le trajet domicile/lieu de travail (67 %).

« Les travailleurs sont de plus en plus demandeurs d’horaires flexibles et de télétravail. Les employeurs qui répondent à cette attente ont une longueur d’avance et peuvent eux aussi en tirer avantage : leurs entreprises sont généralement plus compétitives et leurs collaborateurs plus loyaux et motivés », explique Joël Poilvache. « Les entreprises qui flexibilisent le travail attirent également des travailleurs aux compétences plus diversifiées et réduisent leur empreinte écologique. »

Être son propre patron fait rêver

Un salarié belge sur 6 souhaite toutefois aller plus loin et envisage de devenir indépendant ou freelance. Parmi les principales motivations, citons le fait d’être son propre patron (54 %), de bénéficier d’une plus grande flexibilité en termes d’horaires, de lieu et de méthode de travail (42 %) et de gagner davantage (39 %).

La tranche d’âge fait une réelle différence : si un employé belge de moins de 34 ans sur 4 songe à résilier son contrat à durée indéterminée pour entamer une carrière d’indépendant ou de freelance, ce chiffre s’élève à peine à 13 % pour les collaborateurs âgés de 35 à 54 ans. Seuls 5 % des plus de 55 ans envisagent ce revirement professionnel.

La principale raison pour laquelle les jeunes employés se lancent à leur compte est de pouvoir être leur propre patron (63 %), contrairement aux plus de 55 ans, qui choisissent de donner un nouvel élan à leur carrière pour gagner plus (39,9 %).

On constate par ailleurs avec surprise que les hommes sont plus enclins que les femmes (23,5 % contre 11,7 %) à troquer un contrat à durée indéterminée pour un statut d’indépendant. Les personnes hautement qualifiées (21,5 %) sont plus susceptibles de se lancer que les employés titulaires au plus d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur (12,5 %).

Selon Robert Half, le fait que de plus en plus d’employés songent à devenir indépendants n’a rien de surprenant. L’emploi de demain, qui découle des nouveaux modèles économiques, des consolidations de marché et surtout de la transformation numérique, n’aura plus rien de traditionnel. Les organisations recherchent donc de nouvelles formes de travail afin de mener à bien certains projets à court terme. On s’attend à ce qu’environ 20 % du marché du travail soit composé de freelances d’ici à 2027.

« Nous constatons que les entreprises concluent de plus en plus de contrats à court terme avec des freelances ou des entrepreneurs, essentiellement pour mener à bien des projets numériques de courte durée. Ce phénomène est dû, d’une part, à la pénurie de main-d’œuvre et de talent et, d’autre part, à la demande croissante d’une plus grande flexibilité et d’une plus grande liberté dans le choix du type de projets », explique Joël Poilvache.

Les organisations devront chercher de nouveaux mécanismes pour renforcer les relations avec leur personnel à temps partiel, freelance et intérimaire. « À l’avenir, “l’emploi” ne consistera pas seulement en la somme des différents postes au sein de l’organisation, mais devra être envisagé comme un ensemble de parties distinctes qui englobent de nombreuses formes différentes de travail », conclut Joël Poilvache.