Malgré une rotation de personnel croissante, les politiques de rétention restent inadaptées

Si 3 entreprises belges sur 4 constatent une augmentation importante du turnover volontaire, une majorité d’entre elles ne déploie pas de politique de rétention adéquate. Cette information est d’autant plus remarquable lorsqu’on sait que près de la moitié (48 %) des employés belges envisage de chercher un nouveau travail dans les mois à venir. Alors que les entreprises devraient mettre tout en œuvre pour garder les collaborateurs compétents dans l’entreprise, elles peinent à y arriver. Conserver les bons éléments dans une entreprise est pourtant tout aussi important que d’engager de nouveaux talents.

« Une rotation de personnel élevée, combiné à une guerre des talents qui rend difficile tout remplacement du personnel, c’est le problème stratégique auquel doivent faire face les entreprises belges. A côté du coût engendré par le remplacement des collaborateurs, des projets peuvent être perturbés, voire ralentis. Les emplois non pourvus peuvent donc avoir une influence négative sur les plans de croissance de la société. Les entreprises doivent limiter au maximum le turnover du personnel et miser pleinement sur la rétention », confirme Joël Poilvache, Directeur chez Robert Half.

Selon une enquête indépendante menée par Robert Half, les initiatives les plus fréquentes des entreprises belges dans le domaine de rétention du personnel concernent les programmes de bien-être (52 %), des horaires de travail flexibles et le télétravail (46 %), et la formation continue (44 %).

Trop peu d’attention sur le bien-être

Les programmes de bien-être représentent plus de la moitié (52 %) des actions menées par les entreprises belges pour conserver les talents. Les team-buildings, mais aussi les programmes de santé ou de prévention du burn-out sont notamment repris sous cette appellation.

« Il est positif de constater qu’une moitié des entreprises belges misent sur de tels programmes. Cela signifie toutefois que l’autre moitié ne fait pas assez. Le bien-être au travail est une thématique fondamentale dans toute organisation. Si les collaborateurs se sentent bien dans leur travail, cela a un effet positif sur toute l’entreprise. La personne qui travaille dans un climat de travail agréable offrira en outre de bien meilleures prestations », selon Joël Poilvache.

Une enquête précédente a ainsi montré que l’équité, le respect, la reconnaissance et la participation étaient les principaux moteurs du bonheur au travail pour les employés belges.

Tout ne tourne pas autour du salaire

46 % des entreprises belges appliquent un horaire de travail flexible et offrent la possibilité de faire du télétravail. Il s’agit d’un phénomène assez récent. En effet, plus de 4 entreprises sur 10 ont instauré un système de télétravail ces 3 dernières années seulement. Ce réveil des entreprises n’est pas étonnant lorsqu’on sait que 6 Belges sur 10 accepteraient un salaire inférieur en échange d’heures de travail plus flexibles.

Joël Poilvache : « Les entreprises qui prennent le train en marche auront encore fort à faire. Dans leur recherche du job idéal, les Belges placent la flexibilité et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée au même niveau que le salaire. Les entreprises doivent comprendre ce changement de mentalité dans le chef des travailleurs, même s’il est évident que le télétravail ou les horaires flexibles ne sont pas adaptés à toutes les fonctions. »

Apprendre toute sa vie

Des chiffres récents d'Eurostat montrent que moins de 10 % des Belges entre 25 et 54 ans poursuivent des études complémentaires. Dans le cadre de leur politique de rétention, les entreprises de notre pays investissent néanmoins fortement dans la formation continue. Plus de 4 entreprises sur 10 (44 %) indiquent ainsi qu’elles proposent des programmes de formation à leurs collaborateurs.

Soyez créatif

A côté du salaire, il existe de nombreux facteurs qui jouent sur l’attractivité d’un employeur. « Dans le contexte actuel de la guerre des talents, les entreprises doivent être créatives et trouver les bonnes mesures qui leur permettront de conserver leurs meilleurs éléments les talents. Les collaborateurs potentiels qualifiés se font rares et sont très demandés. Les employeurs ne peuvent plus faire la différence en ne misant que sur un salaire attractif. Les travailleurs regardent aujourd’hui le package total qui leur est proposé. Il est donc nécessaire de mettre en œuvre ces différentes initiatives, et de les faire ensuite connaître aux recrues potentielles », conclut Joël Poilvache.