• 90 % des employeurs sondés prévoient des recrutements au cours du premier semestre de l’année
  • Les entreprises bruxelloises prévoient plus de créations d’emploi que les flamandes et les wallonnes
  • 63 % des employeurs interrogés ont aujourd’hui plus de difficultés à trouver du personnel qualifié qu’il y a 5 ans

La « guerre des talents » sur le marché du travail belge fait rage plus que jamais. Si une entreprise sur trois prévoit de créer de nouveaux emplois, six employeurs sur dix estiment qu’il est aujourd’hui plus difficile de trouver du personnel qualifié qu’il y a cinq ans. Ces résultats sont issus d’une étude indépendante menée auprès de 700 employeurs belges pour le compte du cabinet de recrutement spécialisé Robert Half.

Un flux constant de nouvelles offres d’emploi a permis au taux de chômage dans notre pays de baisser d’année en année. Selon les derniers chiffres d’Eurostat, le taux de chômage en janvier était de 5,6 %, soit un point et demi de moins qu’en 2017. La vague de recrutement ne semble, en outre, pas devoir se tarir à court terme. Près de neuf entreprises sondées sur dix ont, en effet, des projets d’embauche pour le premier semestre 2019. Un chiffre d’autant plus positif qu’il s’agirait de la création d’un nouvel emploi dans un cas sur trois.

L’étude met toutefois aussi au jour des différences régionales notables. Pour ce qui concerne les projets de recrutement, les entreprises flamandes (87 %), wallonnes (84 %) et bruxelloises (85 %) suivent plus ou moins le rythme. Il convient néanmoins de souligner que les entreprises bruxelloises sont plus susceptibles de créer de nouveaux emplois (45 %), alors que les entreprises flamandes (20 %) et wallonnes (27 %) envisagent plutôt de pourvoir des postes rendus vacants.

Des postes de plus en plus difficiles à pourvoir

Si les employeurs continuent à créer de nouveaux emplois, le vivier des talents se réduit sensiblement. Ce phénomène préoccupe les entreprises, car les postes vacants sont de plus en plus difficiles à pourvoir. 63 % des employeurs belges indiquent, par exemple, qu’il est aujourd’hui plus difficile de trouver du personnel qualifié qu’il y a cinq ans. Et ce problème ne fera que s’aggraver à l’avenir : 65 % des employeurs s’attendent à ce qu’il soit encore plus difficile de pourvoir les postes vacants au cours des cinq prochaines années.

« Trouver des candidats n'est pas facile, surtout pour les fonctions requérant des profils spécifiques. Les recherches de l'OCDE montrent que 70% des postes vacants à long terme nécessitent des compétences spécialisées. Pour les salariés et les demandeurs d'emploi hautement qualifiés, en revanche, la situation est plus confortable : leur position devient de plus en plus forte », déclare Joël Poilvache, Directeur chez Robert Half. « En tant qu'entreprise, il est très important de mettre en place un processus de recrutement aussi court que possible et de ne pas continuer à chercher indéfiniment la perle rare. Il est fort probable qu'un candidat ou que quelqu'un en interne réponde à de nombreuses exigences et que les autres exigences puissent être complétées par la suite. Il est donc plus important encore de vérifier s'il existe une bonne adéquation entre l'individu et la culture d'entreprise. Si tel est le cas, les compétences supplémentaires nécessaires peuvent être enseignées en interne ou par le biais d'une formation. »

Professions goulots d’étranglement

Au niveau sectoriel, l’informatique a, depuis des années, d’énormes difficultés à trouver des collaborateurs adéquats. Mais d’autres secteurs, tels que la finance et les ressources humaines, font également face à la pénurie de talent.

Robert Half a sondé 200 CFO, 200 CIO et 300 managers recruteurs quant à ce qu’ils considéraient comme les principaux goulets d’étranglement. Il en ressort que le secteur financier a du mal à trouver des profils adéquats dans le domaine de la Corporate Finance, de la gestion financière, de la consolidation et de l’analyse financière/commerciale. Du côté des CIO, les fonctions les plus difficiles à pourvoir ont trait au networking, à la gestion des données et à l’analyse opérationnelle et fonctionnelle. Sur le plan du support administratif, les besoins les plus importants concernent le Management Support, les ressources humaines, la gestion des salaires, la logistique et les achats.

Méthodologie

Ces résultats sont tirés de l’enquête Workplace Survey, une enquête indépendante menée auprès de 200 CIO belges, 200 CFO belges et 300 cadres supérieurs belges habilités à recruter et auprès de plus de 23 000 collaborateurs dans le monde, dont 1 000 représentants belges.