En quelques semaines à peine, la pandémie de COVID-19 a rendu l'économie mondiale et la société dans son ensemble – organisations et individus confondus – plus dépendantes que jamais de l'internet, des applications et de l'économie numérique. Et elle a contraint des millions de personnes à se mettre au télétravail.

De nombreux secteurs, des assurances aux soins de santé primaires, en passant par le commerce de détail et la banque, se sont bien adaptés à ce véritable séisme et ont pu poursuivre leurs activités tout au long de la crise. La question qui se pose à présent est de savoir si nous avons déjà, à ce stade, une vue d'ensemble sur l'impact que l'évolution des schémas de travail a eu sur les profils de risque technologique des organisations – et des conséquences que cela aura sur le recrutement de personnel qualifié en matière de sécurité informatique.

Selon une récente analyse du Forum économique mondial (FEM), les cyberattaques et les fraudes aux données dues à l'adoption brutale de nouveaux modèles de travail sont considérées comme les risques technologiques les plus probables de la COVID-19 pour les organisations à travers le monde, et sont citées par près d'un grand spécialiste du risque sur quatre (38 %).

Pendant ce temps, Europol a indiqué que l'augmentation massive du télétravail à travers le monde a créé un terrain fertile pour les cybercriminels, qu’ils exploitent à l’aide de ransomware, de tentatives d’hameçonnage et d’attaques de déni de service distribué (DDoS).

« Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la cybercriminalité s'est développée plus que toute autre activité criminelle, précise le rapport d'Europol. Avec un nombre record de victimes potentielles restant à la maison et utilisant des services en ligne partout dans l'Union européenne (UE) pendant la pandémie, les possibilités pour les cybercriminels à l’affût d’occasions et de vulnérabilités émergentes se sont multipliées. »

Pénurie de main-d'œuvre qualifiée

Bien avant la crise actuelle déjà, les ressources d’experts en cybersécurité, trop peu nombreuses pour faire face à ces menaces, étaient déjà soumises à rude épreuve. Début 2019, des données de Gartner TalentNeuron™ prévoyaient une pénurie mondiale de deux millions de professionnels de la cybersécurité avant la fin de l’année.

La pandémie mondiale n'a fait qu'aggraver la situation, comme en témoigne l'analyse de Gartner portant sur les nouvelles offres d'emploi publiées entre le 1er février et le 10 avril de cette année. Celle-ci a révélé une hausse de la demande en profils de sécurité informatique. Ce pic de la demande de talents spécialisés en cybersécurité a été favorisé par les grandes banques, les géants de la technologie et les sociétés de niche spécialisées dans la sécurité de l'information et se reflète également dans les tendances récentes du recrutement informatique observées par Robert Half à travers l'Europe. Les rôles informatiques les plus demandés dans le contexte de la pandémie actuelle sont entre autres ceux de conseiller en sécurité, de responsable de la sécurité informatique et de chef de la sécurité, mais les entreprises recherchent aussi davantage de responsables de la conformité, de responsables des risques et de responsables des audits informatiques. Tout cela démontre bien l'importance de l'assurance des risques et de l'atténuation des menaces en ces temps troublés.

La voie à suivre

Compte tenu du grand nombre de collaborateurs qui continuent à consulter et à traiter des informations clients sensibles à distance, les professionnels de la sécurité informatique resteront essentiels pour s'assurer, à mesure que nous évoluerons dans la « nouvelle normalité » de l’après-COVID-19, que les entreprises continuent d’appliquer des pratiques de travail sûres et sécurisées. Qu'il s'agisse d'explorer d'autres moyens de rendre le travail à distance plus efficace et commode en renforçant les protocoles de traitement des données, en améliorant les solutions de système informatique et de bureau en tant que service (DaaS) pour permettre une utilisation plus flexible des environnements de travail au bureau et à distance, en mettant en ligne des plateformes de collaboration basées sur le cloud et/ou en développant, testant et déployant des outils de commerce électronique, par exemple, trouver les bonnes compétences technologiques restera une priorité pour les entreprises qui chercheront, au cours des prochains mois, à se doter d’un avantage concurrentiel dans un environnement d'affaires de plus en plus numérisé.

Robert Half continue d'aider de nombreux clients en matière de sourcing et d'intégration à distance de talents informatiques de haute qualité. Nous avons accès à un solide réseau de professionnels de la technologie intérimaires et permanents qui sont prêts à aider votre organisation à répondre à ses besoins en informatique et en télétravail en constante évolution.