Frédérique Bruggeman est Managing Director chez Robert Half BeLux. Elle est responsable de la statégie, de la gestion et des opérations de plusieurs divisions et agences de Robert Half BeLuxDans cet article, elle nous explique pourquoi étudier en anglais peut-être une plus-value sur le marché de l’emploi.

 

L’anglais, une langue d’enseignement à part en entière ?

Anne De Paepe, rectrice de l’Université de Gand, a récemment lancé un pavé dans la mare dans un article paru dans le journal flamand De Standaard. « Si nous voulons attirer des étudiants et des chercheurs du monde entier, nous devons proposer davantage de cours en anglais ». Anne De Paepe nous livre ici son avis sur l’enseignement universitaire en anglais, mais le débat ne se limite pas au monde académique. En effet, cette proposition de faire de l’anglais une langue d’enseignement à part entière est accueillie favorablement par de nombreux patrons et employeurs. Selon eux, il est essentiel d’étudier en anglais, notamment à l’université, si on veut renforcer la croissance économique. « Si on ne propose pas aujourd’hui la possibilité d’étudier en anglais à l’université, quand le fera-t-on? » s’interroge Pieter Timmermans, Président de Fédération des Entreprises de Belgique (FEB).

Pourquoi les choses doivent évoluer

Pendant de nombreuses années, les Belges étaient cités en exemple pour leur maîtrise des langues étrangères. Dès lors, on peut se demander pourquoi les choses doivent évoluer. Pourquoi proposer la possibilité d’étudier en anglais alors que le niveau d’anglais des étudiants est aujourd’hui plus qu’acceptable ? Une enquête indépendante menée par Robert Half révèle toutefois que ce raisonnement est un peu biaisé. En effet, si les DRH accordent une note allant de 7 à 9 sur 10 aux cadres de leur entreprise pour leur connaissance des langues étrangères, ils soulignent également qu’il est important que les autres collaborateurs maîtrisent également correctement l’anglais. Or, la marge de progression est très importante dans ce domaine. 85 % des directeurs RH attribue une note de 5 à 7 sur 10 aux collaborateurs des services administratifs et considère qu’il est difficile de recruter des employés administratifs qui maîtrisent plusieurs langues étrangères.

Etudier en anglais: une nécessité

Le gouvernement flamand devra se prononcer sur la possibilité d’organiser des formations dispensées en anglais. Toutefois, il ne fait aucun doute qu’étudier en anglais et d’autres langues étrangères représente un atout à long terme. La mondialisation de l’économie est un phénomène irréversible et exige la maîtrise de plusieurs langues étrangères. Aujourd’hui, sur le marché de l’emploi en Belgique, celui qui ne maîtrise qu’une seule langue éprouve des difficultés à trouver un emploi et risque même de ne jamais en décrocher un. Les employeurs recherchent des personnes qui parlent plusieurs langues, et en particulier l’anglais. Plus on maîtrise de langues étrangères, plus il est facile de s’insérer sur le marché de l’emploi. En ce qui me concerne, je n’ai jamais étudié l’anglais mais je travaille pour une entreprise américaine et j’ai appris énormément dans le cadre du travail. Néanmoins, je regrette de ne jamais avoir eu la chance d’étudier en anglais. C’est un moyen d’améliorer sensiblement ses connaissances en langues étrangères et de transformer cette maîtrise des langues étrangères en une plus-value tout au long d’une carrière professionnelle.